21 déc. 2023

ACAZINE "Queerzines" 23 janvier 2024



Acazine : Séance Queerzine, mardi 23 janvier 18h-20h (Campus Condorcet, Centre des colloques, salle 3.03 - métro Front Populaire ligne 12)

Le séminaire Acazine, labellisé "Atelier Campus Condorcet" accueille des chercheurs et chercheuses qui travaillent sur le (fan)zine ou l'utilisent comme outil, et des intervenant.e.s investi.e.s dans la création, la valorisation et la production de fanzines. Il propose aussi des "ateliers" où sont élaborés collectivement des zines sur une thématique donnée. Cette séance sur les fanzines Queer abordera à la fois la question de leur(s) contexte(s) d'émergence(s) - entre politiques des identités, hégémonies et résistances et démarche DiY inspirée du mouvement punk - et accueillera le témoignage de la cofondatrice d'un zine récent qui nous expliquera le contexte et l'intérêt des fondateur.ice.s du zine avant un moment d'échange avec les personnes présentes.

Communications :

Cécile Verschaeve "Queerama : retour sur l'expérience de création d'un fanzine queer nantais"

Cécile Verschaeve est coordinatrice de la vie associative et de la mise en oeuvre du projet à la FEDELIMA (fédération nationale des lieux de musiques actuelles) et chargée de cours à l'Université Sorbonne Paris Nord, UFR Sciences de l'Information Communication. Elle est également membre du comité de rédaction de la revue Volume!, tresorière de l'IASPM-bfE, cofondatrice de l'ACEMuP et membre d'un collectif qui a lancé le fanzine Queerama en 2022/23.

Rachel Mbiga Epelbaum « Archivists of deviance ». Les fanzines queercore - communauté(s), création(s), subversion(s) : l’exemple de J.D.s

Rachel Mbiga Epelbaum est étudiante en Master 2 Journalisme Culturel à l'Université Sorbonne Nouvelle et travaille à la Machine du Moulin Rouge (Service programmation). Dans le cadre de son travail de mémoire, elle s'intéresse aux pratiques éditoriales issues des communautés marginalisées sur l'archivage DIY de la mémoire queer.

Gérôme Guibert, modérateur.

Acazine saison 2024 organisée par Ariane Mayer (Thalim - Paris Cité), Samuel Etienne (EPHE), Gérôme Guibert (Irméccen – Sorbonne Nouvelle).

3 oct. 2023

ACAZINE - Atelier créatif "Faut-il brûler Acazine ?"



Le prochain atelier ACAZINE se tiendra le mardi 24 octobre 2023 à 18h. Ce sera un atelier de création d'un acazine : tous les participants seront invités à discuter de la pertinence de la recherche ou des conférences sur le fanzine à l'université... au fur et à mesure des échanges, un acazine sera réalisé collectivement. Chaque participant repartira avec son exemplaire.

A l'occasion de ce premier atelier créatif, nous lancerons le premier numéro du journal ACAZINE, média universitaire d'un nouveau genre... photocopié et gratuit.



Faut-il brûler Acazine ?
Un atelier création sur le sens du fanzine à l’Université

Quel pont peut-il bien y avoir entre les fanzines, ces publications amateurs et sauvages qui circulent de mains en mains en investissant les divers champs de la culture alternative, et la rigueur scientifique du milieu universitaire ? Serait-ce un non-sens d’ériger en objet d’étude ces productions, situées dans une marginalité parfois radicale, au risque de leur conférer malgré elles un sacre institutionnel ? Ou pire, d’en faire des outils académiques, des supports de la production et de la diffusion du savoir ? En d’autres termes : faut-il brûler Acazine ? 
On connaît bien des types de fanzines, selon les domaines et les formes créatives qu’ils explorent, du poézine à l’artzine, du graphzine au queerzine en passant par les fanzines de rock, de sport voire de mode. Mais le mot « acazine » sonne beaucoup moins familier. Mot-valise proposé timidement par l’historienne Lucy Robinson en 2018, il dessine un trait d’union entre la sphère académique et le « zine » des imprimés amateurs. Ce néologisme renvoie au moins à trois réalités : d’une part, un acazine ou academic zine est un fanzine conçu dans un cadre de recherche, qui peut se présenter tantôt comme un outil de communication scientifique, tantôt comme un outil documentant les cultures populaires. D’autre part, c’est désormais le titre d’un nouveau journal universitaire francophone qui en est justement une illustration, et dont le tout premier numéro, qui succède à la revue bilingue Zines, connaîtra son lancement officiel lors de cette séance. « Acazine », enfin, c’est aussi un projet de recherche-création, soutenu par le Campus Condorcet (EPHE-PSL, Paris 3 et Paris 8) depuis 2020, qui réunit une communauté de chercheurs sondant le fanzine comme objet et médium de connaissance. Il s’agit ici d’interroger, de façon aussi radicale que le veut l’éthique même du fanzinat, les fondements mêmes de cette démarche. Rapprocher la liberté de ces écrits qui se défient des circuits officiels, d’une institution socialement porteuse de légitimité culturelle : est-ce un projet à jeter au feu ? 
On vous propose d’aborder ces questions, pour la première fois depuis les débuts du projet Acazine, à travers une séance entièrement consacrée à la création. A la MSH Raspail, ce 24 octobre de 18h à 20h (au sous-sol, salle 17), vous trouverez des ciseaux, de la colle et des agrafeuses, des feuilles blanches et de couleurs, des feutres, stylos et journaux chinés çà et là : bref, tout le nécessaire pour réaliser, avec l’immédiateté native de l’esprit punk, un mini-zine en moins de deux heures. Les participants pourront créer un ou plusieurs acazines au fil des échanges collectifs, discuter par la parole et par les pages de la pertinence du fanzine à l’Université, et repartir avec leur exemplaire. Dans un second temps, les scans des productions réalisées seront valorisés par des affiches, ou un numéro spécial d’Acazine.

Pour mettre la main à la pâte de papier, nul besoin d’être praticien du fanzine ni rôdé au travail universitaire. Venez comme vous êtes, avec vos mains et vos idées ! La séance est ouverte à tous

31 août 2023

ACAZINE - Le fanzine comme outil méthodologique. Deux cas d'études en musique metal.

 "Write the Lightning" Le fanzine comme outil méthodologique. Deux cas d'études en musique metal.



Un besoin de réflexivité, des difficultés pour pénétrer un terrain ou encore la nécessité de développer un réseau de personnes pour échanger... Autant de raisons qui peuvent amener, en particulier pour l'étude des subcultures musicales, à l’élaboration de fanzines comme dispositifs de recherche. Cette séance de l’atelier campus condorcet Acazine sera dédiée à 2 cas remarquables de publications de fanzine. Les 2 fanzines discutés traitent de musique metal. Il s'agira de comprendre les raisons qui ont amené les auteur.ice.s à les créer et les effets de l'existence de ces fanzines, notamment comme médias alternatifs.

D’abord Cryptic Murmurings que son auteur, Dr Owen Coggins (Research Fellow de l’Université Brunel de Londres) a développé en période de confinement (puisqu'il n'avait plus accès directement à son terrain de recherche et qui est lié à deux festivals de black metal underground (le fanzine publie des interviews des groupes qui s’y produisent). Cryptic Murmurings célèbre aussi les codes complexes de la culture black metal et on humour décalé et ultra référencé. Le fanzine possède une dimension perfomative car il apparait pleinement comme un avatar de la culture black metal au sein de laquelle il est discuté.

Ensuite Rëquiëm, fanzine de Sixtine Audebert (Doctorante à l'Université de Montpellier et Sorbonne Université) dédié au premier magazine de hard rock et heavy metal français Enfer (1983-1987), objet de sa thèse de doctorat et qui contient à la fois plusieurs interviews de journalistes ayant œuvré pour (l')Enfer ainsi que le témoignage de lecteurs de l’époque. On y découvre les origines fanzinesques du magazine. Le fort impact patrimonial de Rëquiëm en a déjà fait un objet collector après 3 tirages successifs en quelques mois (premier tirage au printemps 2023) en même temps qu’il a, semble-t-il permis à la chercheuse de pénétrer les arcanes de la première génération de journalistes écrivant sur le metal.

Modération, discussion par Gérôme Guibert (Professeur de sociologie à l'université Sorbonne Nouvelle)

ACAZINE :  Samuel Etienne (EPHE), Gérôme Guibert (Irméccen – Sorbonne Nouvelle), Ariane Mayer (Thalim - Paris 5), Pascal Nicolas - Le Strat (Experice - U. Paris 8)

23 janv. 2023

ACAZINE « Fanzine et numérique » 13 février 2023

 


Séance ACAZINE « Fanzine et numérique »

13 février 2023 au Campus Condorcet

15-17 h 

 Centre des colloques

 salle 3.05 située au 3ème étage

 

 

Mais les fanzines, ce ne seraient pas juste des blogs version papier ?, se demande, avec une pointe d’ironie, Chip Rowe qui a signé le Book of Zines en 1997. 


Et c’est vrai que les points de convergence entre nos zines qui circulent de mains en mains et les blogs qui ont fleuri sur la Toile sont nombreux : l’expression d’un message direct, sans passer par un quelconque intermédiaire éditorial ou institutionnel, la publication simple et immédiate, pourvu que l’on ait appris quelques rudiments de bricolage à base de colle, de ciseaux ou d’électronique, la pas-sion qui anime les auteurs, qui souvent ne tirent pas le moindre écu de leur plume, puis la liberté de ton et de thème, avec son merveilleux corollaire : l’infinie diversité de sujets, de formes et de styles qu’explorent ces deux objets. C’est sans compter la philosophie qui a pu animer les premiers âges d’Internet, bien avant l’empire des réseaux sociaux et la domination sans échappatoire des GAFAM : ces âges pionniers des années 1970 et 1980 où, comme le montre Fred Turner dans Aux sources de l’utopie numérique. De la contre-culture à la cyberculture : Steward Brand, un homme d’influence, les réseaux en ligne étaient portés par une aspiration libertaire héritière de l’univers du rock, des communautés hippies et de l’augmentation de soi par les psychédéliques. Il fut un temps où l’on aurait bien pu croire qu’Internet serait le neveu de l’esprit do-it-yourself que les fanzines avaient insufflé dès les années 1930.


Et pourtant ! C’est par la négative que Chip Rowe répond à sa question. Non, les zines n’ont rien à voir avec des blogs, pour la raison essentielle qu’ils « existent et encombrent un espace IRL » (in real life, donc), et que l’on « ne peut pas relier un blog avec du Scotch ou des agrafes, [ni] davantage relier un zine avec du CSS ou du html ». D’ailleurs, si la communauté des zineurs a pu investir les écrans avec la vogue des e-zines dans les années 1980 et 1990, c’est pour ensuite s’en détacher, jusqu’à en arriver aujourd’hui à un engouement inespéré pour les fanzines papier, avec leur épaisseur de pages, d’encres, d’approximations, de grains et de hasards, à l’heure pourtant de la dématérialisa-tion généralisée. Il en va des fanzines comme des vinyles : tout se passe comme si la menace des pixels les faisait revivre. 


Cette séance du séminaire ACAZINE entend plonger dans les aspérités complexes de la relation faite d’amour et de haine entre les fanzines et le monde numérique. Après l’intervention d’Izabeau Legendre qui posera le cadre théorique et les jalons historiques du lien houleux entre fanzines et nu-mérique, on explorera des exemples créatifs de leurs modes d’interaction. Des fanzines papiers inspi-rés par les réseaux sociaux – avec Elisabetta Cunegatti – jusqu’aux fablabs qui mettent les technolo-gies au service de l’autoédition – avec Marie Daubert –, les formes de rencontre entre le fanzinat et l’électronique se réinventent sur la scène contemporaine.


Intervenants : Izabeau Legendre, Elisabetta Cunegatti, Marie Daubert.

Coordination : Ariane Mayer



Izabeau Legendre

 

Titre : Zines Are Dead ! Fanzinat, numérique, et longue durée au tournant du millénaire

 

Resumé :

 

Le tournant du millénaire est marqué, dans le fanzinat, par une période de crise importante. Comme pour les secteurs les plus établis du monde de l’édition, le fanzinat est profondément affecté par la démocratisation de l’informatique, par l’avènement du web et de la presse en ligne. Rétrospectivement, ce moment marque un changement majeur dans la production de fanzines, caractérisé comme un passage du zine en tant que média au zine en tant qu’artefact (Zaytseva 2018).

 

En suivant, des années 1980 aux années 2010, l’évolution des prises de position d’actrices et acteurs du fanzinat, il s’agira de montrer comment s’est effectué cette importante transformation, en en notant quatre moments clés : 1) un enthousiasme pour l’informatique, les « e-zines » et la dimension utopique de l’internet dans les années 1980 et 1990; 2) une certaine panique « fin de siècle » et la mort annoncée du fanzinat dans les années 1990; 3) la valorisation de la matérialité contre les aspects communicationnels du fanzine au début des années 2000 (« zines are not blogs », Freedman 2005); et 4) la revendication du fanzine, objet imprimé sur papier, comme résistance à la culture numérique au courant des années 2010.

 

Sachant le caractère nettement distinctif des fanzines publiés depuis les années 2000 et 2010 au regard de l’histoire du fanzinat, l’étude de ce moment de bascule permettra de montrer comment, à travers des débats et une réactualisation des pratiques, des formes nouvelles ont pu s’inscrire dans la longue durée, reconfigurant la façon de penser l’ensemble de l’histoire du médium.

 

Biographie :

 

Izabeau Legendre est candidat au doctorat à l’Université Queen’s, au Canada. Ses recherches portent sur le fanzinat, les différentes « scènes du zine », et la place que les fanzines occupent dans le champ culturel et la vie politique. Il est l’auteur de La scène du zine de Montréal (2022), une étude décrivant l’organisation, l’histoire et la place de la scène montréalaise du zine dans le champ culturel québécois. Sa thèse doctorale porte sur l’histoire des rapports entre fanzine et politique sur le temps long (depuis 1930), et à travers trois aires linguistiques (anglophone, francophone, germanophone).

 

 

*

 

 

Intervenante : Elisabetta Cunegatti

 

Titre : Fanzines et réseaux de rencontre : archives d’identités

 

Resumé :

 

Peu avant le début de cette nouvelle ère pandémique, je me suis penchée sur la question de la construction d’identité via les réseaux sociaux, pour me concentrer ensuite sur les applications de rencontre, comme Tinder.

 

Ces plateformes peuvent être considérées comme des archives temporaires biographiques, gouvernées par des algorithmes, où les personnes attendent comme des produits sur une étagère, à portée de main de chaque possesseur de smartphone. Ces applications, qui s’articulent comme une galerie infinie d’autoportraits, adressent dès l’inscription, la question de la construction d’une identité virtuelle.

 

Ma recherche essaye d’extraire du monde virtuel les éléments qui composent l’identité de séduction des hommes contemporains. C’est un arrêt sur image qui tisse une nouvelle philosophie de l’amour aux temps des réseaux. C’est une manière de dépasser la volatilité des applications pour rejoindre le domaine du lyrisme de l’amour.

 

C’est une recherche personnelle qui ne se veut pas exhaustive, d’où l’intérêt de présenter le travail sur le sujet mené par les artistes Hélène Souillard, 16b éditions, Giampiero Bianchi.

 

 

Biographie :

 

Née en 1988 à Vérone en Italie, Elisabetta Cunegatti vit et travaille à Paris en France. 

 

Après des études en économie, elle travaille dans le marché de l’art contemporain avant d’intégrer un cursus d’arts-plastiques. 

 

Elisabetta Cunegatti développe un travail d’écriture fondé sur le rapport texte-image, avec des images qui sont traitées plastiquement et des poèmes photographiques.

Son esthétique nomade est fondée sur les rencontres et les déplacements qui font écho à son histoire personnelle et à ses origines.

 

Le résultat est une fusion de contrastes et contradictions, basé sur une fascination profonde pour les mythes, le reggaeton, la littérature, la mode.

À travers ses créations elle illustre les dérives du capitalisme, les théories d'extinction, crée des nouvelles formes d'apocalypse et invente des histoires d’anticipation.

 

Sa recherche actuelle se concentre sur la création d'identités à travers les sites de rencontre.

 

Contact :

site web : cargocollective.com/elicunegatti 

Insta : @Elisabetta.Cunegatti     @perleditinder

blog : elicunegatti.tumblr.com/

 

 

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Intervenante : Marie Daubert

 

Titre : Fanzines et fablabs


Résumé: Pendant le confinement, constatant que le DIY et les fanzines sont quoi qu'on en dise essentiels, l'équipe informelle Makercrew constituée autour du Rambot du Cactus, le RffLabs et feu-Demophone, lancent le Makerzine, fanzine de la communauté Maker.

Alors que les makers s'organisent pour fabriquer des masques et équipements de protection pour les soignants, le Faire-soi-même devient la règle. Pour la première fois, la théorie de la fabrication distribuée prend corps. Selon le principe maker que rien n'est tout à fait impossible, l'idée se propage alors à tous les secteurs. Et si c'était possible de faire des média en fabrication distribuée ? Le Makerzine, les Apéro makers sur Twitch, toutes sortes de formes culturelles autoproduites apparaissent pour rompre l'isolement et faire communauté. C'est quoi un maker: tout le monde, s'il ou elle le décide.

Depuis, le fanzine et la micro-édition sont une des multiples formes qui surgissent en fablab et s'éteignent parfois tout aussi rapidement. L'intelligence collective et la capacité de former des équipes de travail efficientes bien que mouvantes définissent peut-être une forme d'écriture particulière. Le rapport à la technique détermine-t-il une esthétique? Pas vraiment, mais le fanzine, en tant qu'objet destiné à un lecteur, pose une finalité de l'objet qui fait parfois défaut en fablab. Enfin, nous pourrons interroger le rapport entre le fanzine et la communauté, qui est une des caractéristiques structurantes des tiers-lieux tels que les fablabs.


Biographie : Il y a 18 ans, Marie Daubert explorait avec son fanzine Demophone la scène autoproduite française. Démos, zines, microlabels, la vie des gens. Aujourd'hui elle est graphiste, engagée dans les réseaux de makers, low-tech, défense des forêts vivantes, zéro déchet, la Commune de 1871. A travers toutes ces luttes, elle prône l'autoproduction, qui s'exprime toujours sous de nouvelles formes