Publication : numéro spécial "Biogéomorphologie" de GRPE

Un numéro spécial de la revue Géomorphologie: Relief, Processus, Environnement vient de paraître (N°4-2010) sur le thème de la biogéomorphologie. Il regroupe 5 contributions originales et une introduction générale.

• Samuel Etienne. Introduction to the thematic issue 'Biogeomorphology: as fundamental as fun'
• Wonsuh Song, Naoto Ogawa, Chiaki Takashima-Oguchi, Tamao Hatta, Yukinori Matsukura. Laboratory experiments on bacterial weathering of granite and its constituent minerals
• Juan Ramón Vidal Romaní, Jorge Sanjurjo Sánchez, Marcos Vaqueiro Rodríguez, Daniel Fernández Mosquera. Speleothem development and biological activity in granite cavities
• Casey Duane Allen. Biogeomorphology and biological soil crusts: a symbiotic research relationship
• Roland Spröte, Thomas Fischer, Maik Veste, Thomas Raab, Wolfgang Wiehe, Philipp Lange, Oliver Bens, Reinhard F. Hüttl. Biological topsoil crusts at early successional stages on Quaternary substrates dumped by mining in Brandenburg, NE Germany
• Simon Dufour, Hervé Piégay. Channel vertical mobility, hydro-geomorphic disturbances and understory vegetation in floodplain forests of the Ain River (France)

Accès en ligne à ce numéro spécial : ici

Fig. 1 – Un « tore », monticule circulaire construit à l’exutoire d’un nid de fourmis du genre Aphaenogaster, Stuart Highway 87, Territoires du Nord, Australie.

Le genre Aphaenogaster compte, parmi les bioturbateurs, les plus actives espèces de fourmis fouisseuses d’Australie. Elles participent à une intense bioturbation des horizons pédologiques supérieurs parfois jusqu’à deux mètres de profondeur, modifiant la texture du sol et ses propriétés hydrologiques. Ce type de monticules éphémères est particulièrement sensible à l’érosion pluviale. Diamètre : 15 cm environ. (cliché S. Etienne, 12 juillet 2009).

Conférence invitée: "Les crises géomorphologiques sont-elles une forme de crise environnementale?"

Le département Faculty of Art and Social Sciences de la National University of Singapore organise du 24 au 28 janvier une table-ronde sur le thème de l'environnement. Alan Ziegler et James Terry m'ont invité à venir présenter quelques réflexions sur les crises géomorphologiques et la place qu'elles occupent au sein des stratégies de gestion des problèmes environnementaux contemporains.

Publication - Quels enseignements peut-on tirer des accumulations de blocs littoraux à la suite de tsunamis ?

Les tsunamis sont des phénomènes de haute énergie capable de mobiliser des charges sédimentaires volumineuses et extrêmement lourdes, y compris des blocs plurimétriques (blocs cyclopéens). Distinguer les blocs mobilisés par des tsunamis ou des tempêtes est une véritable gageure en géomorphologie littorale, notamment le long des côtes affectées par les deux types de phénomènes. Dans une publication dans la revue Earth-Science Reviews, nous comparons des dépôts de blocs issus indubitablement de deux tsunamis récents, le tsunami de l’Océan Indien en 2004 et celui du Pacific Sud en 2009. Pour ces deux événements, les sources des blocs et les contextes topographiques sont similaires, et les caractéristiques hydrodynamiques des vagues sont bien renseignées. La distribution des blocs, l’orientation préférentielle et une simulation numérique de transport sont examinées. Cette comparaison entre les deux événements révèle des similitudes, comme une extension terrestre limitée du dépôt et l’absence de décroissance granulométrique. Les divergences entre les données de terrain et les résultats des modélisations sont probablement dues à des variables comme la rugosité de la plaine littorale (bâtiments, arbres), la microtopographie, la forme des blocs, ou les collisions inter-clastes durant le transport, variables qui apparaissent sous forme de coefficient dans les modèles mathématiques. Caractériser les événements contemporains à travers les dépôts grossiers permet d’obtenir de précieuses informations pour identifier et interpréter les empreintes des paléo-tsunamis dans les paysages littoraux.

Etienne S., Buckley M., Paris R., Nandasena A.K., Clark K., Strotz L., Chagué-Goff C., Goff J., Richmond B., 2011. The use of boulders for characterising past tsunamis: lessons from the 2004 Indian Ocean and 2009 South Pacific tsunamis. Earth-Science Reviews, 107, p. 76-90. DOI 10.1016/j.earscirev.2010.12.006

Publications - Origine des blocs récifaux et ethnogéographie

Les blocs et méga-blocs coralliens présents sur les platiers récifaux des latitudes tropicales sont les témoins de remaniements lors d'épisodes d'inondation marine catastrophique (tsunamis ou ouragans). Distinguer les deux types d'événements est l'objet de controverses scientifiques et alimente une bonne part de la littérature actuelle sur le sujet. Le recours à l'analyse ethnogéographique est parfois un biais précieux pour identifier l'origine de ces dépôts, certaines communautés littorales du Pacifique baptisant ces blocs de noms vernaculaires évocateurs à la suite de cyclones ou de tsunamis. Cette contribution dans Natural Hazards est un plaidoyer pour une meilleure considération de ce type de sources.

James Terry & Samuel Etienne. Stones from the dangerous winds: reef platform mega-clasts in the tropical Pacific Island. Natural Hazards. DOI: 10.1007/s11069-010-9697-0.