Je vais soutenir une Habilitation à Diriger des Recherches le vendredi 19 novembre 2010, 14h30, Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand.
Intitulé: Les crises géomorphologiques : impacts sur les paysages naturels, impacts sur les sociétés contemporaines.
Le jury sera composé de :
Mme Marie-Françoise André, professeur à l’Université Blaise-Pascal Clermont-Ferrand, référent
Mr Edward Anthony, professeur à l’Université de la Méditerranée, rapporteur
Mr Stéphane Costa, professeur à l’Université de Caen, rapporteur
Mr Alain Miossec, professeur à l’Université de Nantes, recteur de l’académie de Rennes, président du jury
Mr Jean-Luc Peiry, professeur à l’Université Blaise-Pascal Clermont-Ferrand, rapporteur
Les crises géomorphologiques : impacts sur les paysages naturels, impacts sur les sociétés contemporaines. Habilitation à diriger des recherches.
Résumé: La géographie physique a connu de profonds bouleversements structurels au cours des trois dernières décennies. La montée des préoccupations environnementales dans les sociétés contemporaines, notamment occidentales, a conduit à l’émergence de nouvelles branches disciplinaires, dont l’étude des risques naturels en constitue la partie la plus visible. S’appuyant sur l’émergence de la notion de crise environnementale, la géographie physique a semblé opérer un recentrement de ses axes de recherche et un rééquilibrage disciplinaire au profit d’une mouvance s’affichant en réelle adéquation avec les attentes sociétales. La géomorphologie n’a pas échappé au mouvement, mais derrière la nouveauté de façade on découvre bien souvent un simple retour aux fondamentaux de la discipline. La notion de crise est de plus en en plus mobilisée en géomorphologie, avec des significations parfois fort différentes. Le travail introductif consiste donc à retracer les différents usages historiques du terme et à préciser leur sens respectifs.
La première partie étudie la place faite aux crises géomorphologiques dans les grands courants de pensée de la discipline (géomorphologie cyclique, climatique, quantitative) et le regain d’intérêt récent observé pour les événements extrêmes à travers l’émergence d’un néocatastrophime raisonné. Ensuite, les origines (telluriques, climatiques, anthropiques), les mécanismes et les impacts des crises géomorphologiques sont examinés et évalués. Les combinaisons issues des différents processus d’ablation, modalités de transport et conditions de dépôt étant innombrables, il en résulte une très grande variété de types d’impacts. Ceux-ci seront abordés sous différents angles : contrôle structural plus ou moins fort (milieux volcaniques par exemple), prédominance des dispositifs topographiques (milieux de haute montagne), climatiques (milieux englacés, arides et semi-arides), ou systémiques (milieux fluviaux), ou position d’interface de l’espace (milieux littoraux).
Dans une deuxième partie, sont examinées les différentes méthodologies permettant d’identifier et de disséquer les crises géomorphologiques. Plusieurs exemples issus de nos travaux en Islande, au Spitsberg et dans le Pacifique Sud sont développés en insistant notamment sur la méthodologie d’étude permettant d’identifier, sur le terrain ou en laboratoire, les indices de crises géomorphologiques ayant pu affecter l’espace étudié. Un double niveau d’échelle est adopté : le premier est à l’échelle de l’événement, le prenant comme un élément singulier s’inscrivant dans le continuum géomorphologique d’un espace donné, le second rentre dans l’intimité de ce même événement « crise » : il faut le disséquer pour en identifier des marqueurs spécifiques permettant de le caractériser quantitativement. Le jeu de zoom permanent est incontournable. L’échelle fine permet la mise en évidence des multiples marqueurs critiques : marqueurs géomorphologiques (ex : blocs cyclopéens sur les littoraux) ou marqueurs écologiques (ex : récifs coralliens, récifs d’hermelles, biogéomorphologie des marmites littorales). Le chapitre « Spatialiser la crise » est un point de vue critique sur les méthodes de spatialisation utilisées sur le terrain et en laboratoire. Le dernier chapitre
« Quantifier la crise » évalue les méthodes de quantification et de modélisation des crises en géomorphologie littorale et leur intérêt pour l’identification des événements anciens.
La troisième partie « Crises géomorphologiques et sociétés » replace cette réflexion dans une perspective sociétale, les crises géomorphologiques faisant parfois irruption dans le champ social (catastrophes naturelles). Le premier chapitre est donc consacré aux impacts sociétaux des événements extrêmes à travers deux exemples : le tsunami de 2004 à Sumatra, celui de 2009 aux Samoa. Le deuxième chapitre revient sur la notion de résilience sociétale face aux crises géomorphologiques : les crises de nature pouvant être à l’origine de graves crises sociétales, comment une société intègre-t-elle les bouleversements majeurs affectant le fonctionnement du système naturel ? Quelle place peut-on accorder aux crises géomorphologiques au sein du développement sociétal ? Le troisième chapitre « crises géomorphologiques, écosystèmes et sociétés » fait la synthèse des deux premiers à travers un éclairage particulier, celui des îles océaniennes. Quels types de relations les crises géomorphologiques entretiennent-elles avec l’écosystème ? Les sociétés, à travers leur usage, leur aménagement ou leur gestion de l’espace, sont-elles un facteur de réduction ou d’aggravation des crises morphogéniques ? Enfin, comment le géomorphologue peut-il insérer son savoir dans la gestion des écosystèmes en situation de crises ? Le dernier chapitre revient sur la notion de géomorphosites à travers l’appropriation inattendue des impacts des crises par les sociétés (mise en tourisme des impacts).
Enfin, la conclusion évoque les « Perspectives de crise ». Les crises géomorphologiques sont alors replacées dans le contexte du Changement climatique global : faut-il s’attendre à un renforcement de ces crises ? Et avec quelle nouvelle géographie des crises géomorphologiques ?
La première partie étudie la place faite aux crises géomorphologiques dans les grands courants de pensée de la discipline (géomorphologie cyclique, climatique, quantitative) et le regain d’intérêt récent observé pour les événements extrêmes à travers l’émergence d’un néocatastrophime raisonné. Ensuite, les origines (telluriques, climatiques, anthropiques), les mécanismes et les impacts des crises géomorphologiques sont examinés et évalués. Les combinaisons issues des différents processus d’ablation, modalités de transport et conditions de dépôt étant innombrables, il en résulte une très grande variété de types d’impacts. Ceux-ci seront abordés sous différents angles : contrôle structural plus ou moins fort (milieux volcaniques par exemple), prédominance des dispositifs topographiques (milieux de haute montagne), climatiques (milieux englacés, arides et semi-arides), ou systémiques (milieux fluviaux), ou position d’interface de l’espace (milieux littoraux).
Dans une deuxième partie, sont examinées les différentes méthodologies permettant d’identifier et de disséquer les crises géomorphologiques. Plusieurs exemples issus de nos travaux en Islande, au Spitsberg et dans le Pacifique Sud sont développés en insistant notamment sur la méthodologie d’étude permettant d’identifier, sur le terrain ou en laboratoire, les indices de crises géomorphologiques ayant pu affecter l’espace étudié. Un double niveau d’échelle est adopté : le premier est à l’échelle de l’événement, le prenant comme un élément singulier s’inscrivant dans le continuum géomorphologique d’un espace donné, le second rentre dans l’intimité de ce même événement « crise » : il faut le disséquer pour en identifier des marqueurs spécifiques permettant de le caractériser quantitativement. Le jeu de zoom permanent est incontournable. L’échelle fine permet la mise en évidence des multiples marqueurs critiques : marqueurs géomorphologiques (ex : blocs cyclopéens sur les littoraux) ou marqueurs écologiques (ex : récifs coralliens, récifs d’hermelles, biogéomorphologie des marmites littorales). Le chapitre « Spatialiser la crise » est un point de vue critique sur les méthodes de spatialisation utilisées sur le terrain et en laboratoire. Le dernier chapitre
« Quantifier la crise » évalue les méthodes de quantification et de modélisation des crises en géomorphologie littorale et leur intérêt pour l’identification des événements anciens.
La troisième partie « Crises géomorphologiques et sociétés » replace cette réflexion dans une perspective sociétale, les crises géomorphologiques faisant parfois irruption dans le champ social (catastrophes naturelles). Le premier chapitre est donc consacré aux impacts sociétaux des événements extrêmes à travers deux exemples : le tsunami de 2004 à Sumatra, celui de 2009 aux Samoa. Le deuxième chapitre revient sur la notion de résilience sociétale face aux crises géomorphologiques : les crises de nature pouvant être à l’origine de graves crises sociétales, comment une société intègre-t-elle les bouleversements majeurs affectant le fonctionnement du système naturel ? Quelle place peut-on accorder aux crises géomorphologiques au sein du développement sociétal ? Le troisième chapitre « crises géomorphologiques, écosystèmes et sociétés » fait la synthèse des deux premiers à travers un éclairage particulier, celui des îles océaniennes. Quels types de relations les crises géomorphologiques entretiennent-elles avec l’écosystème ? Les sociétés, à travers leur usage, leur aménagement ou leur gestion de l’espace, sont-elles un facteur de réduction ou d’aggravation des crises morphogéniques ? Enfin, comment le géomorphologue peut-il insérer son savoir dans la gestion des écosystèmes en situation de crises ? Le dernier chapitre revient sur la notion de géomorphosites à travers l’appropriation inattendue des impacts des crises par les sociétés (mise en tourisme des impacts).
Enfin, la conclusion évoque les « Perspectives de crise ». Les crises géomorphologiques sont alors replacées dans le contexte du Changement climatique global : faut-il s’attendre à un renforcement de ces crises ? Et avec quelle nouvelle géographie des crises géomorphologiques ?
Bonjour Mr Etienne nous avons hâte de vous entendre à très bientôt à Clermont-Ferrand
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